Atlas Magazine Novembre 2019

Boeing, sinistre hors norme

Si l’on s’arrête aujourd’hui sur les catastrophes aériennes de Lion Air et d’Ethiopian Airlines, c’est que l’on assiste à une évolution inédite du dossier sinistre. L’actualité récente fait ressortir certains dysfonctionnements qui confirment les responsabilités de Boeing et de l’agence de certification américaine. Dès lors, certaines clarifications s’imposent.
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On rappellera tout d’abord que Boeing est un fleuron de l’économie américaine. Créée en 1916, la firme de Chicago a une capitalisation boursière de 193,2 milliards USD à fin 2018. Elle est le porte-drapeau du savoir-faire américain dans le domaine de l’aéronautique civile et militaire.

Deuxième clarification, le 737, avion le plus vendu au monde, occupe une place de choix dans la gamme de Boeing. C’est son avion fétiche, sa véritable « machine à cash ». Le 737 MAX est la quatrième génération du premier 737 dont le vol inaugural remonte au 9 avril 1967. Au 31 décembre 2018, le carnet de commande du constructeur enregistre 5005 Boeing 737 MAX, soit un tiers du total des commandes.

Troisièmement, par excès de confiance en son produit et organisation, Boeing a en plus des erreurs de ses programmeurs, négligé la formation des pilotes. Considérant le 737 MAX comme un simple dérivé du vieux 737, l’avionneur a préféré économiser les coûts de formation.

Quatrième constat, en délégant le travail de certification de la nouvelle version du 737 aux ingénieurs de Boeing, l’agence fédérale de l’aviation américaine (FAA) est accusée de manquement grave à ses obligations.

Au final, on se retrouve avec une chaîne de défaillances industrielles. Les assureurs RC du constructeur pourraient rejeter le dossier sinistre pour fautes graves et dissimulation de défauts connus avant la livraison des avions. Boeing serait alors seul à indemniser l'ensemble des dommages matériels, immatériels et corporels à une pléthore de victimes: sous-traitants, compagnies aériennes,… sans oublier les recours des assureurs aviation de Lion Air et Ethiopian Airlines. Une facture de l'ordre de 20 milliards USD.

Atlas Magazine N°165, Novembre 2019

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