Ping An, symbole d’un monde qui bascule
Cliquez pour télécharger le magazine |
Certes l’ouverture économique du pays a mis à portée des assureurs une énorme classe moyenne avide de consommation et de modernité mais encore fallait-il avoir les codes et les clés pour s’accaparer cet énorme pactole.
Le génie de Peter Ma, fondateur de Ping An, est d’avoir placé très tôt l’activité recherche et développement au centre de sa stratégie. Ainsi, la holding, qui consacre annuellement 10% de ses profits aux dépenses R&D emploie, au 31/12/2022, 3 900 scientifiques, 30 000 développeurs et un total de 94 000 salariés dans ses services technologiques.
La numérisation tous azimuts du groupe a bouleversé le modèle traditionnel de l’assurance. Elle a créé de la valeur, autorisé une fine segmentation de la clientèle et introduit de nouveaux canaux de distribution.
C’est cette vision globale et intégrée qui est à la base du succès de Ping An. La gigantesque « Tech Company » s’est avérée capable de vendre massivement à des centaines de milliers de clients plus de 1 000 produits d’assurance différents via un réseau de distribution de grande qualité.
Autre illustration de ce pari technologique, les six millions d’entretiens annuels d’embauche sont menés par l’intelligence artificielle qui pilote également la gestion sinistre avec personnalisation des indemnités, empreintes vocales, reconnaissances faciales et indemnisations en fonction d’un scoring.
Ce développement spectaculaire de Ping An s’inscrit évidemment dans le cadre spécifique du libéralisme économique défendu par les autorités. Stratégie qui permet au géant privé chinois de disputer à ses homologues étrangers le leadership mondial, quitte à les faire entrer dans son capital.
Mission accomplie pour Ping An qui a eu pour actionnaires les américains Morgan Stanley et Goldman Sachs et le britannique HSBC.