Atlas Magazine N°207, Janvier 2024
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La profession est depuis l’origine monopolisée par les groupes européens. Ce constat est particulièrement vrai pour la réassurance non vie où seul l’américain Berkshire Hathaway figure en cinquième position du marché en 2022, bien loin derrière le trio de tête Munich Re, Swiss Re et Hannover Re.
Deuxième constat ; le noyau dur de la profession composé des trois réassureurs cités précédemment et du Lloyds de Londres est stable avec, depuis des décades une première place occupée en alternance par les seuls Munich Re et Swiss Re.
L’arrivée en force des réassureurs bermudiens après les évènements du 11 Septembre 2001 n’a pas changé l’équilibre du marché. De nos jours, ce segment spécialisé dans les catastrophes naturelles fournit une capacité d’appoint aux réassureurs traditionnels en les soulageant des risques lourds.
Comme pour les bermudiens, l’émergence des réassureurs régionaux Africa Re, GIC Re et IRB Brasil ne remet nullement en cause la hiérarchie mondiale. Ces acteurs accompagnés des réassureurs à capitaux étatiques ne font que compléter les capacités offertes par les majors.
En fait, les grands groupes présents physiquement sur les principales places de réassurance mondiale verrouillent le marché. Ils sont les seuls à offrir une capacité financière très élevée accompagnée d’une expertise de niveau mondial. Exemple de ce quadrillage planétaire, le premier réassureur africain, en 2022, a pour nom Munich Re South Africa.
Cette concentration excessive suscite toutefois des préoccupations. Les petits et moyens réassureurs ont du mal à exister et surtout à progresser. Les barrières financières et règlementaires élevées, le système de notation et le verrouillage de la rétrocession profitent en premier lieu aux leaders de la profession. Cette protection de fait entraine une dépendance excessive au profit d’un faible nombre d’acteurs ce qui pourrait poser problème en cas de perturbations majeures.