En fait ce type d’évolution ne concerne que les marchés dits matures. La situation est toute autre dans les pays du Golfe. L’émergence des places financières de Dubaï, Qatar et Abou Dhabi attire d’énormes capitaux dans la réassurance. Des sociétés se sont récemment créées avec un capital social dépassant souvent les 200 millions USD pour atteindre même 400 millions USD.
Ces réassureurs se trouvent à l’étroit dans un marché dont les résultats techniques sont pauvres et la matière réassurable rare.
La croissance ultra rapide des primes en Arabie Saoudite et aux Emirats arabes unis est tirée par les branches maladie et automobile dont les réassureurs sont peu friands. Résultat: les sociétés nouvellement créées ne trouvent pas suffisamment de primes sur leurs marchés et recherchent de l’aliment en Europe, aux Etats-Unis et dans quelques pays asiatiques.
Pour l’heure, l’Afrique reste à l’écart de ces mouvements de concentration. Mis à part Africa Re, le leader de la réassurance continentale dont le siège est à Lagos, tous les autres grands réassureurs se concentrent sur l’Afrique du Sud, tournant le dos au reste du continent qu’ils visitent parfois à partir de leur siège européen. L’espace ainsi libéré profite aux réassureurs étatiques du Maghreb et à une multitude de petites compagnies en Afrique sub-saharienne. Ces dernières nouvellement créées avec pour certaines des capitaux inférieurs à cinq millions USD, voire un million USD, seront bien forcées un jour de se regrouper sous peine de disparaître.